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Du 3 au 6 mars dernier, plus de 800 personnes intéressées par Drupal, concepteurs, programmeurs, designers, architectes de l’information, entrepreneurs et utilisateurs provenant de tous les coins de la planète (une dizaine venait de Montréal), ont convergé sur Boston pour la conférence Drupalcon Boston 2008. Voilà un évènement que je ne pouvais pas manquer!

Pour lancer la conférence, Dries Buytaert, fondateur du projet Drupal, a présenté son traditionnel discours “State of Drupal” faisant un tour d’horizon des plus récents accomplissements du projet et donnant un aperçu de ce qui s’en vient.

Des statistiques qu’il a présentées semblent confirmer une tendance ayant déjà été relevée par le passé: L’intérêt envers Drupal double à chaque nouvelle version majeure du logiciel. Drupal 6 a été lancé en février dernier après 9425 modifications au code source réalisées par 741 personnes. Un mois après son lancement, Drupal 6 avait déjà été téléchargé plus de 100 000 fois. En comparaison, le développement Drupal 5 avait sollicité 472 personnes pour 4927 modifications, tandis que cette version connaissait 50 000 téléchargements dès son premier mois d’existence.

Par ailleurs, à partir de sondages réalisés l’année dernière auprès de milliers de membres de la communauté Drupal, autant utilisateurs que développeurs, onze priorités ont été identifiées afin que le futur Drupal 7 réponde le mieux possible aux attentes exprimées:

  1. Améliorer la prise en charge des contenus multimédia.
  2. Intégrer la personnalisation des types de contenus.
  3. Intégrer l’édition WYSIWYG.
  4. Améliorer la performance.
  5. Améliorer les outils pour structurer et organiser les contenus.
  6. Intégrer une partie du module Views.
  7. Automatiser les mises à jour.
  8. Améliorer l’architecture de contrôle d’accès.
  9. Améliorer les interfaces internes de programmation.
  10. Améliorer les interfaces externes de programmation (importation/exportation, services Web).
  11. Améliorer la convivialité.

Bien qu’il y ait peu d’éléments nouveaux dans cette liste, l’idée maîtresse est de solidifier ces aspects au sein du noyau Drupal afin d’offrir une plateforme plus solide pour les modules tiers. Par choix délibéré, ces objectifs demeurent plutôt vagues. En effet, il s’agit ici de logiciel libre! Par conséquent, le développement se fera, comme d’habitude, au gré des participants, en fonction de leurs intérêts et de leurs besoins, ou de ceux de leurs clients.

En outre, une stratégie de développement fort judicieuse (et ambitieuse) a été proposée: Développer une suite complète de tests unitaires pour le noyau Drupal. Ce plan est motivé par l’hypothèse selon laquelle la phase de “stabilisation” précédant le lancement de Drupal 7 pourrait être réduite à seulement trois mois, si une telle suite de tests existait, au lieu des sept mois ayant été nécessaires lors du cycle de développement de Drupal 6. Le pari a de quoi faire jubiler n’importe quel programmeur: Le cycle complet ayant une durée d’environ 12 mois, au lieu de disposer de seulement cinq mois pour développer de nouvelles fonctionnalités cool et hallucinantes pour le noyau Drupal, c’est de 9 mois dont nous disposerions!

Enfin, Dries s’est longuement attardé sur l’importance accrue des données (par rapport aux fonctions) dans un contexte “post-Web 2.0”. L’interopérabilité est primordiale, surtout si l’on considère Drupal comme une plateforme de services Web. À cet égard, RDF jouera vraisemblablement un rôle important. D’ailleurs, il m’est apparut, tout au long des quatre jours de la conférence, qu’un grand nombre de personnes s’intéressait à la question et travaillait activement à harnacher le Web sémantique. Ainsi, peut-être Drupal contribuera-t-il à grandement élargir la portée du Web sémantique?

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