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Québec solidaire

Le site Web du parti politique Québec solidaire fut à mon avis — aussi biaisé mon avis puisse-t-il être — la plate-forme de communication Web la plus dynamique de tous les partis politiques présents lors de la campagne électorale provinciale de mars 2007. En effet, contrairement aux sites des autres partis, la rédaction des contenus y était complètement décentralisée et participative, à l’image des valeurs prônées par Québec solidaire. Plus de 130 rédacteurs et rédactrices à travers le Québec, candidats ou militants du parti, ont contribué articles, photographies, documents et extraits vidéo via cette plate-forme collaborative basée sur Drupal. Chaque région et circonscription du Québec disposait de sa propre section sur le site, avec ses rédacteurs et rédacteurs en chef. Les contenus émanaient de la base et pouvaient émerger jusqu’au niveau « national » et même apparaître sur la page d’accueil du site. Certes, cette décentralisation avait pour conséquence que les sections de certaines régions soient moins bien garnies que d’autres, une situation qui s’est en partie résorbée de manière graduelle, à mesure que les militants prenaient en main leur outil de communication.

En charge du projet au nom de Koumbit, j’ai eu l’occasion de jouer un rôle de premier plan dès le début du projet, à partir de l’analyse des besoins jusqu’à la programmation et aux améliorations techniques presque quotidiennes réalisées durant la campagne électorale.

L’une de mes propositions clés pour le projet fut l’intégration du module Organic Groups (OG) pour permettre la décentralisation de la gestion des contenus. L’innovation ici fut d’utiliser OG comme outil d’organisation interne des contenus, mais de manière transparente au visiteur normal, tout en créant un ensemble de nouveaux modules permettant des décisions éditoriales décentralisées à l’intérieur de limites bien définies (OG Audience, OG Public Access, Edit Authoring Information).

Plusieurs autres décisions (que je n’énumérerai pas toutes!), ont contribué au succès du projet. Il fallait notamment tenir compte du fait qu’un grand nombre de rédacteurs étaient peu familiers avec les enjeux de la publication Web. Il était donc indispensable de soigneusement circonscrire les fonctionnalités auxquelles ils avaient accès, autant par souci de convivialité que d’intégrité du site. Un outil d’édition WYSIWYG, par exemple, était indispensable, mais j’ai porté mon choix sur l’un des plus minimalistes, widgEditor, également l’un de ceux qui respecte le mieux la sémantique du HTML et qui protège le mieux la feuille de style du site en filtrant les balises indésirables. Par ailleurs, la publication de vidéos sur Youtube et Google Video permettait à ce jeune parti politique peu fortuné d’économiser sur les coûts de la bande passante, tout en tirant avantage des outils participatifs inhérents à ces plate-formes.

Inauguré en février 2007.

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