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À l’invitation de Brett Gaylor de EyeSteelFilm (à travers Whisky Echo Bravo, nous avons eu le plaisir de collaborer à son projet OpenSourceCinema.org à quelques reprises durant l’année), j’ai assisté vendredi dernier à la représentation du film RIP: Remix Manifesto dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma de Montréal.

En commençant d’abord par l’exemple de l’industrie de la musique et de ses rebelles tels que Girl Talk et Napster, ce film très engagé montre les dérives du droit d’auteur qui, de son origine qui visait à compenser équitablement les créateurs pour les coûts liés à leur production, est graduellement devenu un bête outil mercantile au service d’une poignée de richissimes multinationales, déconnecté des raisons morales qui le justifiaient à l’origine.

L’on découvre ensuite l’effarant paradoxe de Disney qui, après être devenue l’une des plus grandes entreprises de divertissement au monde en remixant et recyclant des contes anciens, ne manque pas une occasion d’attaquer tout individu qui souhaiterait à son tour engendrer une oeuvre à partir de l’environnement culturel auquel il appartient — un environnement qui inclue bien sûr les personnages de Disney. La culture ne vit pourtant pas en vase clos, elle repose toujours sur un certain héritage.

Plus tard, l’on trace le parallèle entre les lobbys du droit d’auteur et l’emprise de l’entreprise privée sur les découvertes et les inventions scientifiques par le biais des brevets, un réel frein à l’avancement de la médecine et de la science en général. Bref, dans toute l’histoire de l’humanité, ces droits n’ont été reconnus que pendant le XXe siècle. Voilà qui donne à réfléchir… L’humanité aurait-elle pu évoluer s’il avait été interdit de bâtir sur l’héritage de nos prédécesseurs et les idées de nos pairs?

Baigné d’une riche trame sonore qui contribue à appuyer le propos, parsemé de clips et montages savoureux (et souvent tordants), éclairé par les propos de Lawrence Lessig (fondateur de Creative Commons), RIP: Remix Manifesto sera sans doute un électrochoc pour toute personne n’ayant encore songé à l’impact du droit d’auteur sur notre société, et un fouet de plus pour le partisan du logiciel libre! Un film à regarder, copier et remixer!

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